Alors voilà, ce marathon de Lège, je l'ai attendu avec impatience.J'aime beaucoup courir aux alentours du bassin d'Arcachon; les paysages y sont si jolis!
Je n'ai pas suivi de bon entraînement cette fois car j'ai repis trop vite après le Marathon de Sauternes et une perte de stabilité de la cheville droite a entraîné une tendinite d'Achille féroce... La loi de l'"embêtement" (on va être poli!) maximum étant avec moi, j'aurais pas mal de soucis niveau boulot et c'est dans un état très contrarié que je vais me présenter au départ de ce marathon.
Arrivée à Lège, je retrouve un Laurent tout barbouillé, mal dans son corps. A nous deux, on forme un drôle de duo!!! Enfin, on y va, puisqu'on est là!
Le départ est donné et on fait un petit tour dans une cité où se trouvent de très belles demeures! On repasse au point de départ, puis on enchaîne sur des chemins de pistes cyclables. On est dans notre rythme de 10-10,5km/h. On papote. Le parcours est tout en faux-plats, mais tout baigne. 1er ravitaillement, Laurent avale quelques raisins, on repart. Tout va bien. Il fait beau, pas trop chaud. Arrive un passage dans le sable; ouch! Ma cheville n'est pas contente du tout...On arrive quand même à rester régulier. 2ème ravitaillement, Laurent prend un quartier d'orange. Je lui dis que ce n'est peut-être pas une bonne idée quand on a mal au ventre, et paf, 6km plus loin, il a un point de côté et il me dit de continuer sans lui... Flûte alors! J'hésite à faire demi-tour afin d'aller le rechercher mais je pense qu'il ne va pas être content si je le "colle" alors qu'il est malade. Dans ces cas-là, on préfère être seul. Enfin, moi, je suis comme ça...
Je continue en ralentissant , espérant l'entendre débouler derrière moi, mais non.
Les kilomètres défilent. Je reste seule. D'autres passages dans le sable chassent mes idées noires, je me concentre sur ma façon de poser le pied, mais la douleur est là, elle tourne, devant, derrière, dessus, dessous. Je m'étire de temps en temps car les cuisses tiraillent un peu elles aussi et repartir devient un calvaire; j'ai du mal à reposer mon pied et je boite sur quelques mètres avant de pouvoir courir à nouveau. Je n'avance pas. 9km/h en moyenne. Pfff! Je me traîne, je me traîne...
J'arrive à la pointe de la presqu'île où nous devons faire demi-tour: la vue sur l'océan est magnifique! J'espère croiser Laurent puisque nous croisons les coureurs qui atteignent la pointe à leur tour, mais, hélas, ce ne sera pas le cas. Mais où est passé mon copain???! Ah, nous avons nos portables respectifs: nous nous envoyons des sms pour échanger nos positions respectives sur le parcours. Laurent n'est pas si loin derrière.
Mais quand j'arrive vers la fin, au 38ème km, il m'apprend qu'il a abandonné car il a été malade plusieurs fois, le pauvre. Je déprime un petit coup car je sais qu'il va mal vivre cet abandon, et que l'on avait tant espéré courir ce marathon ensemble du début à la fin...
Perdue dans mes pensées, j'arrive en bas d'un escalier d'une vingtaine de marches en bois! Je l'avais oublié ce détail - là!! Je grimpe doucement: c'est horrible! Les cuisses rechignent et ma cheville menace de casser à tout moment. Je prends des photos pour me changer les idées. Arrivée en haut, c'est un calvaire: je ne peux plus poser mon pied à terre... J'attends 2mn, puis repars doucement, on passe à nouveau dans du sable, j'angoisse, mon tendon va t-il tenir le choc? Je vais courir les 3 derniers km dans l'angoisse d'un craquement, ou d'un lâchage au niveau du pied.J'ai l'impression que l'on m'a mise en fonction économique et j'avance comme une tortue à l'agonie...
Enfin, j'entends le speaker, puis j'aperçois Laurent qui m'encourage, j'ai plein d'émotions qui remontent à sentir cette douleur et à voir la petite mine de mon copain de course, et j'entends alors qu'une femme de 63 ans est acclamée alors qu'elle passe la ligne d'arrivée. J'ai d'un coup un mélange de honte et de colère qui me remontent à la gorge. Quelle claque!!!
4h52'15'', un chrono nase de chez nase.
Un peu de repos avant le prochain!!!!