Depuis le temps que j'entendais parler de ce trail mythique dans la région, me voilà prête à en prendre le départ! Pour une première, je me contente du circuit de 15km car ce trail est réputé difficile et très technique.
Arrivée à 8h45 sur les lieux, je récupère mon dossard et un Buff aux couleurs du Grand-Brassac (depuis le temps que j'en voulais un!) et je cherche mes amies. Marino est en train de se préparer. Elle a dormi là car elle fait l'extrême trail : 16 km de nuit + 30 km le dimanche matin. Elle me prévient que le circuit est très très glissant, contrairement aux éditions 2008 et 2009, où les chemins étaient secs. Je m'en doutais un peu vu les trombes d'eau tombées ces derniers jours...
Et Alice aura des soucis de réveil et arrivera une demi-heure avant le départ. Mieux vaut tard que jamais, elle va cartonner sur ce trail malgré son gros rhume.
Le départ est donné sur un vieux U2. Tout le monde stresse à cause des rumeurs des coureurs de la veille: le terrain est détrempé, ça glisse, pas moyen de faire des chronos, etc. Pas grave, je suis là pour finir et puis profiter des merveilleux paysages de la Dordogne.
On part sur une belle côte et très vite, nous nous trouvons sur des chemins à travers des champs détrempés au point d'avoir parfois de l'eau jusqu'aux chevilles. 15 mn de course... et un trou ! Ma jambe s'enfonce dans l'eau froide jusqu'à mi-mollet, et je m'étale, dans mon élan, dans la flaque d'eau. On rigole autour de moi et je me relève complètement trempée, avec les chaussures qui pèsent 2 tonnes. Je continue vaille que vaille mais perds de vue Alice qui continue sur notre rythme de départ, aérienne.
Je retrouve peu à peu mon rythme mais les chemins de forêt en file indienne m'empêche de rattraper Alice, et ceux qui nous séparent ralentissent, nous séparant davantage.
Je vais les doubler mais j'ai pris un rythme plus lent, et je me sens seule au milieu de nulle part. Je reste à courir en stressant un peu à l'idée de me perdre, mais le parcours est bien balisé. Toujours de la boue qui vaut de sacrées glissades et fatigue les cuisses. Au bout d'une trentaine de minutes, je récupère 2 coureurs du 30 km qui se sont perdus. On arrive ensemble sur les restes d'un site troglodyte et des cordes !!! Pfff ! Ces cordes !!!! Pour monter, ça va encore, mes bras arrivent à me porter et je parviens à trouver des appuis aux troncs d'arbre. Mais pour descendre, les pentes sont si abruptes que je reste paralysée de longues minutes par le vertige... J'essaie de me focaliser sur des endroits où je pourrais poser mes pieds, mais ceux-ci glissent et je descends façon "chasse-neige" quand ce n'est pas sur les fesses!!!
Là, je tombe sur un petit groupe de gars sympathiques avec qui je vais terminer l'essentiel de ce trail. On passe la banderole des 10 km en 1 h 57mn !!! Notre pire record à tous !
Puis dans une descente, je vais prendre mon envol, et les laisser s'étirer pendant que je retrouve un gain d'énergie. Un bénévole me dit qu'il n'y a plus que 2 km: ouf ! Je sens clairement que j'ai négligé mon entraînement. Je pensais que 15 km seraient faciles à aborder, mais pas ceux du Grand-Brassac !!! Voilà une belle leçon !
J'accélère quand un coureur que je croise me dit que le parcours descend jusqu'à l'arrivée, et je passe la banderole, fourbue, en 2 h 46' 29''.
C'était dur, mais je re-signe de suite pour l'édition 2011, et 30 km s'il-vous-plaît!